ALZYMA Réseau International des Zones Humides
« La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier », alerte le nouveau et historique Rapport (Mai 2019) de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) .
« Ce rapport essentiel rappelle à chacun d’entre nous la vérité évidente : les générations présentes ont la responsabilité de léguer aux générations futures une planète qui ne soit pas irrémédiablement endommagée par les activités humaines. Nos savoirs locaux et autochtones et nos connaissances scientifiques prouvent que nous avons des solutions et donc plus d’excuses : nous devons vivre autrement sur terre. L’UNESCO s’est engagée à promouvoir le respect du vivant et de sa diversité, la solidarité écologique avec les autres espèces vivantes, et à établir des liens nouveaux, équitables et globaux de partenariat et de solidarité intragénérationnelle, pour la pérennité de l’humanité. »
Audrey AZOULAY
Directrice-Générale de l'UNESCO
En quelques chiffres
- 450 participants
- Pays : Espagne, Tunisie, Macédoine, Maroc, France
- Ministères, Collectivités, Associations, Organismes, Centres de Recherche, Étudiants
Ces chiffres sont en rapport avec la Conférence de Kénitra 27- 28 mars 2019 :
- Déclaration de Kénitra sur les Zones Humides téléchargeable en VF – US – ES
- Signature Convention de partenariat dans le cadre de la coopération Franco-Marocaine, entre les Associations « Merja Zerga pour le Développement de l’Environnement et l’Écotourisme » (AMZDEE) et « La Goutte d’Ô » téléchargeable ici
Le dangereux déclin de la nature :
- Un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère;
- La réponse mondiale actuelle est insuffisante;
- Des « changements transformateurs » sont nécessaires pour restaurer et protéger la nature;
- Les intérêts particuliers doivent-être dépassés pour le bien de tous.
Les Zones Humides, espaces de transition entre la terre et l’eau, constituent un patrimoine naturel remarquable. De par leur richesse biologique, elles assurent un nombre important de fonctions.
Aujourd’hui, ces écosystèmes remarquables sont menacés : drainage, comblement, pêche excessive et pollutions ont considérablement réduit la surface des Zones Humides ou dégradé la qualité des eaux et des habitats. L’enjeu est d’arrêter leur destruction et dégradation tout en garantissant le maintien de leurs fonctions sociales et économiques essentielles, y compris à favoriser leur promotion et le développement territorial local.
Réussir cet équilibre délicat, c’est ce à quoi s’attachent les autorités locales avec la gestion intégrée des Zones Humides.
Conscients et mobilisés par les enjeux de protection des Zones Humides, les acteurs de la préservation sont confrontés à des questions d’ordre méthodologique essentielles pour la conception d’une stratégie de gestion plus durable de ces espaces. Ces questions ont trait à la prise en compte de la complexité et de la diversité des milieux naturels, mais également à l’intégration des acteurs et des politiques pour la définition et la mise en œuvre de démarches et de dispositifs innovants et viables.
Au-delà des engagements pris par les États, les Collectivités, les Organismes et les Associations, la question des méthodes d’intégration de la conservation de ces espaces, aux dynamiques de développement des territoires au sein desquels ils s’insèrent reste posée, dans le contexte d’une nécessaire adaptation au Changement Climatique.
Comment s’y prendre pour que ces préoccupations de préservation soient plus largement partagées ? Comment s’y prendre pour qu’elles soient véritablement traduites en actions d’envergure à la hauteur des enjeux ? Comment favoriser l’intégration à différents niveaux : celui des acteurs et usagers, celui des politiques émanant d’échelles et de compétences diverses ? Comment réussir à intégrer plus profondément les acteurs et les différents usagers dans la définition, la mise en œuvre et le pilotage de modes de gestion de ces ressources exceptionnelles ? Comment réussir à ce que ces mesures de préservation et de gestion soient inscrites et traduites en actes dans les politiques locales d’aménagement et de promotion / développement des espaces au sein desquels ces Zones Humides s’insèrent ?
Telles sont les questions qui après la 1ère Conférence de Kénitra au Maroc en 2019, pourraient bénéficier de retours d’expériences des Partenaires et être mutualisées au sein du Réseau International “ALZYMA” à l’occasion de la Conférence internationale de SEVILLE sur les Zones Humides en 2020.
ALZYMA est une barque ancienne de Mésopotamie (3.000 à 4.000 ans avant JC). Le symbole de cette barque, choisi pour le Réseau, vise à montrer le lien, les échanges et le partenariat qui s’installeront entre les membres de ce Réseau international, autour de la question des Zones Humides. Ce Réseau, dans ses principes et fonctionnalités, travaillera de concert avec les autres Réseaux performants déjà reconnus et structurés, tel celui de l’Initiative pour les Zones Humides Méditerranéennes (MedWet).
Conférence internationale de KENITRA (Maroc) :
« La protection et la valorisation des Zones Humides, dans une démarche de Co-développement territorial.» Présentation téléchargeable ici.
Conférence Internationale de SEVILLE 2020 (Espagne) :
«Les Zones Humides : enjeux et avenir. De la mobilisation aux solutions.
Les Collectivités et Organismes se mobilisent, pour apporter sur leurs territoires, des solutions adaptées vers une transition écologique partagée.»
De la mobilisation aux solutions
La préservation de la Biodiversité est l’affaire de tous! Les Collectivités et organismes ont la capacité de réduire les pressions qui conduisent à l’érosion de la Biodiversité. Après avoir déterminé les enjeux des territoires liés à la Biodiversité, elles peuvent proposer des plans d’actions concrets.
Dans la capitale du Gharb, la préservation de l’environnement n’est pas uniquement un slogan, mais une réalité palpable*. Cette conscience écologique s’est illustrée par l’organisation, les 28 et 29 mars 2019, d’une Conférence internationale autour du thème « La protection et la valorisation des Zones Humides dans une démarche de co-développement territorial ».* Source Medwet
Cette Conférence a été organisée par l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra, en collaboration avec la Province de Kénitra, l’Institut Scientifique de Rabat et l’Association « La Goutte d’Ô » (France).
Abdeladim LHAFI
Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, durant la Conférence
Lors de la séance inaugurale, M. Abdeladim Lhafi, Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, a indiqué d’un ton alarmiste que l’humanité courrait à sa perte, soulignant que la planète « vivra à crédit » à partir du mois de juillet prochain. « Le monde entier partage ce constat, sauf ceux qui sont dans le déni des faits scientifiques ».
« Les efforts que nous devons déployer sont énormes et doivent être immédiats, alors que les résultats qui en découleront seront différés au profit des générations futures. […] La solidarité n’est pas un acte automatique qui nait dans une économie de survie de développement durable, mais c’est une construction sociale qu’il faudra alimenter avec le consentement de tout le monde. Et c’est là où réside toute la difficulté ».
Fouad M’HAMDI
Gouverneur de la Province de Kénitra
Pour sa part, M. Fouad M’Hamdi, Gouverneur de la Province de Kénitra, a souligné que la question de la protection et de la valorisation des Zones Humides revêt une importance capitale. Il a, à cet effet, rappelé la signature par le Maroc, en 1980, de la Convention de RAMSAR qui a pour but l’élaboration de stratégies et de schémas directeurs pour la préservation de ces Zones Humides, de garantir leur pérennité et surtout qu’elles accomplissent leur fonction écologique inaugurale.
De son côté, M. Claude Barral, Président du Syndicat du Bassin de l’Or et vice-président du Conseil Départemental de l’Hérault (France), n’a pas manqué de rappeler que les Zones Humides et le littoral, à travers la planète, sont soumises à une forte pression économique, démographique et urbanistique. Il a appelé à la nécessité d’élaborer et mettre en œuvre des stratégies communes pour la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité. « La gestion des Zones Humides est tributaire de l’implication des citoyens et de l’ensemble des acteurs concernés, et c’est un bel exercice de démocratie locale », a-t-il relevé.
Delphine MIQUEL
Représentante du Conseil Mondial de l'Eau (WWC) durant la conférence
Le Conseil Mondial de l’Eau, invité au Séminaire de Kénitra, a pu à cette occasion témoigner de l’engagement fort du Royaume du Maroc dans les enjeux de l’eau et de la question du changement climatique. Cette rencontre a permis de présenter le World Water Council (WWC), son organisation, sa Gouvernance et les trois domaines principaux de ses activités : hydro politiques actives, défis émergents et le Forum Mondial de l’Eau. Mme Delphine Miquel a confirmé tout l’attachement du WWC à la préservation des Zones Humides ; l’enjeu de la biodiversité étant un exemple de résilience et de clé d’adaptation aux effets du changement climatique, promu par le WWC.
En référence aux prochains Forums Mondiaux de l’Eau, celui du Sénégal en mars 2021, premier Forum en Afrique Sub-Saharienne, a fait l’objet d’une information sur son thème global « La sécurité de l’Eau pour la Paix et le développement », ainsi que sur les 4 domaines prioritaires (Sécurité de l’eau, Coopération, Eau et Développement rural, moyens et outils).
Azzedenine MIDAOUI
Président Université ibn Tofaïl
M. Azzedine Midaoui, Président de l’Université Ibn Tofaïl, a mis l’accent sur le grand potentiel écologique de Kénitra, qui se situe dans la région la plus riche du Royaume en patrimoine naturel et en Zones Humides.
Il a mis en exergue les énormes efforts déployés par cette institution universitaire en matière écologique, saluant l’engagement de l’ensemble des composantes de l’Université dans le processus de préservation de l’environnement et rendant un vibrant hommage aux étudiants qui contribuent de manière efficiente à la propreté et à la préservation du caractère verdoyant et écologique du campus universitaire.
Il est à noter que cette Conférence internationale sur les Zones Humides a été couronnée par la « Déclaration de Kénitra », qui a pour objet de définir les domaines et les modalités pour lesquels les partenaires entendent poursuivre leur coopération au sein du Réseau international “ALZYMA” constitué à cet effet.
Les parties participantes rappellent leur contribution à la réalisation des Objectifs du Développement Durable.