Nos domaines d'interventions
Accès à l’Eau Potable et à l’Assainissement
On peut noter des avancées dans le domaine de l’eau, marquées par la prise en compte du circuit de l’eau domestique et de l’accès à l’assainissement de base, dit « Petit Cycle de l’eau », complétées petit à petit par la vision des enjeux de l’eau, élargies aux enjeux des ressources et des pollutions. Désormais, il s’agit non seulement d’envisager l’eau par rapport à tous ses usages, mais de considérer aussi le climat et l’urgence humanitaire. C’est la vision du « Grand Cycle de l’eau ».
Ces progrès ont été rythmés par des déclarations, des actes, des prises de position, des règlements (ONU, Forums, COP, Sommets Chefs d’États, UE, Agenda 2030 …) à l’échelle internationale, dans les pays et délocalisés localement. À partir de 2015, la vision internationale de l’eau devient cohérente, complète et équilibrée ; des perspectives ambitieuses voient le jour …
Néanmoins l’état des lieux reste catastrophique ; il est aujourd’hui le suivant :
- 1,8 milliard de personnes dans le monde utilisent de l’eau contaminée par des bactéries fécales (OMS-UNICEF 2014) et 2,5 milliards n’ont pas accès à des toilettes décentes.
- Dans les pays en développement, 90% des eaux usées sont rejetées dans les cours d’eau sans traitement. 70% de l’eau prélevée dans les rivières, lacs et aquifères est utilisée par l’irrigation ; 98% de l’énergie produite dans le monde nécessite de l’eau ; 40% de la population mondiale est déjà affectée par une pénurie d’eau : les conflits d’usages de l’eau sont une réalité. Ils le sont particulièrement au sein des 300 bassins du monde partagés par plusieurs pays, soumis à des pressions grandissantes : démographie galopante, évolution des modes de vie, changement climatique...
Des solutions doivent être trouvées …
L’Association « La Goutte d’Ô » se mobilise, en particulier dans les zones rurales, selon les cibles suivantes :
- Renforcer de la coopération entre les territoires et échange d’expertises (Nord-Sud, Sud-Sud, Nord-Nord),
- Renforcer les capacités des autorités locales pour la gestion de l’eau, via une décentralisation effective des services d’eau et d’assainissement, voire intercommunale,
- Assurer un accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous, soutenu par des mécanismes de financement solidaires, tels que ceux permis par la Loi Oudin-Santini,
- Accompagner le développement de nouveaux projets d’accès à l’eau (captage, forage, canalisations, ouvrages, traitement, comptage …) et à l’assainissement (collecte, traitement, recyclage, valorisation eau/boue …),
- Promouvoir et appuyer les communes partenaires, leurs services techniques, vers la mise en œuvre d’objectifs et d’actions de gestion patrimoniale des équipements, d’entretien, de suivi de la qualité de l’eau, de sensibilisation des usagers, de collecte …
- Renforcer les capacités des communes en charge de la mise en œuvre et l’amélioration des services publics locaux d’eau et d’assainissement, par des actions de formation (technique, hygiène, financement …), organisées en partenariat avec les autorités régionales / nationales.
Gestion Intégrée des Ressources en Eau
Globalement abondante, mais surexploitée et polluée par les activités humaines, industrielles, agricoles, l’eau est devenue un bien fragile, tant en quantité qu’en qualité, disputée entre différents usages (agriculture, eau potable, énergie, tourisme, navigation…).
Mais l’eau, ne connait pas les limites administratives !
Pour faire face à cette situation, un mode de gestion à l’échelle d’un bassin hydrographique, selon un système solidaire regroupant tous les acteurs du bassin, à petite comme à grande échelle a été impulsé.
La planification de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE ou IWRM) à l’échelle des bassins en est le principe fondamental reconnu par la Convention des Nations Unies de 1997, repris plus tard par « The Dublin Principles 1992 for IWRM » et puis en 2002, lors du « World Summit on Sustainable Development » à Johannesburg. Par la suite, The Global Water Partnership (GWP) a promu l’IWRM en 2000 en tant que “process which promotes coordinated development and management of water », puis le rapport des Nations Unies (ONU-Eau 2012) l’a identifié à travers l’Agenda 2030 pour le Développement Durable, comme dispositif essentiel pour la réalisation de toutes les cibles de l’Objectif 6, tout comme d’autres Objectifs liés à l’eau.
La GIRE est une démarche de gestion et de Développement Durable pour concilier la disponibilité d’une eau de qualité et en quantité avec l’équilibre des usages de l’eau et la préservation de la biodiversité liée aux milieux aquatiques et humides. Elle vise à intégrer les différentes politiques en lien avec celle de l’eau : aménagement du territoire, agriculture, urbanisme, énergie, environnement…
La planification à l’échelle des bassins consiste à définir les objectifs de gestion de l’eau dans un Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau territorial et les actions à mettre en œuvre dans un Programme d’intervention qui s’inscrit sur le long terme et s’appuie sur 3 piliers fondamentaux :
- une Gouvernance qui prend en compte les différents usages et usagers et les enjeux du territoire en privilégiant une approche concertée,
- une gestion intégrée des données sur l’eau,
- le financement mutualiste et pluriannuel d’actions.
Une nécessaire démarche stratégique de GIRE à impulser …
L’Association « La Goutte d’Ô » se mobilise, selon les cibles suivantes :
- Promouvoir ce type de démarche et l’intérêt partagée qu’elle peut procurer, auprès des autorités locales, associations, société civile,
- Accompagner l’émergence du dispositif de GIRE, par des appuis techniques, institutionnels et de communication,
- Participer aux rédactions des documents techniques établis en Maîtrise d’Ouvrage locale et suivre avec les partenaires l’avancement des études des prestataires publics et/ou privés,
- Appuyer la formulation d’une instance de Gouvernance multi-partenariale, la constitution d’un Comité Local de l’Eau et puis de son suivi,
- Démontrer et accompagner la réalisation d’un programme d’actions pluriannuel et multithématique, adossé à des indicateurs de performance et de suivi, y compris au regard des Objectifs de Développement Durable (ODD),
- Co-assurer les formations des Animateurs des structures de bassin,
- Accompagner dans la définition et l’organisation des outils de connaissance et de suivi, tels les Bases de Données cartographiques, et les paramètres de suivis quantitatifs et qualitatifs (Observatoires)
- Participer aux dispositifs d’évaluation et de mise en perspective de la démarche de GIRE.
Les Zones Humides
À l’échelle de notre biosphère, le cycle de l’eau permet que le faible pourcentage (environ 1 % ) d’eau douce utilisable se renouvelle constamment. Sans ces minces ressources, champs et forêts flétriraient et le monde vivant disparaîtrait. L’eau est donc perpétuellement en mouvement, circulant entre la mer, l’air et la terre en un cycle complexe animé par le soleil, qui fournit l’énergie nécessaire à l’évaporation.
Tout au long de ce cycle, de la vapeur condensée aux glaciers, de l’eau de fonte aux sources d’altitude, des ruisseaux aux lacs, des rivières aux deltas, des côtes rocheuses à la mer, l’eau engendre une grande variété d’écosystèmes aquatiques révélant les divers aspects de l’interaction entre la terre et l’eau.
Pourtant, qu’il s’agisse des grands réseaux fluviaux, des zones humides continentales, des écosystèmes côtiers et marins, ceux-ci ont été altérés, modifiés et souvent dégradés au cours des dernières décennies. On constate une réduction considérable de l’étendue des habitats et des effectifs des espèces aquatiques, une altération profonde, parfois irréversible des milieux de vie.
Parmi la diversité des zones aquatiques, ce sont les écosystèmes côtiers, lieux de rencontre de la terre et de la mer, lieux de brassage de l’eau douce et de l’eau salée, lieux qui concentrent dans leurs eaux des apports nutritifs considérables provenant du transport des sédiments par les fleuves. Ils constituent ainsi au fil du temps des zones humides, territoires de marais, de tourbières, d’étendues d’eau saumâtre à faible profondeur.
Les Zones Humides rendent de très nombreux services à l’Humanité :
- Biodiversité et Approvisionnement : poissons et algues pour la nourriture, bois, eau potable… avifaune, amphibiens, espèces rares et menacées …
- Filtres naturels : Dégradation de la matière organique en matière minérale / épuration de l’eau / piégeage et utilisation des nutriments / destruction et piégeage de molécules toxiques …
- Régulation : « Amortisseur climatique » : rôle d’éponge / soutient l’étiage / recharge des nappes phréatiques / piégeage du carbone …
- Supports d’activité économiques et culturelles : Exploitation des ressources / valeurs éducatives et écotourisme …
L'état de dégradation inquiétant des écosystèmes aquatiques
De nombreux signes inquiétants montrent que les écosystèmes aquatiques disparaissent à un rythme beaucoup plus rapide que d’autres types d’écosystèmes.
L’Association « La Goutte d’Ô » se mobilise, selon les cibles suivantes qui portent atteintes à la fragilité des Zones Humides :
- Les activités humaines, souvent motivés par l’attrait de profits à court terme,
- Les activités liées à la surpêche,
- Les retombées de nos systèmes de production (acidification des océans …)
- Les besoins de l’aquaculture, en vue d’aménagements côtiers, pour récupérer ou drainer des terres agricoles (assèchements …),
- L’urbanisation d’une grande partie du littoral,
- Le détournement, la réduction des débits des cours d’eau pour couvrir des besoins, le fractionnement des systèmes naturels tout au long des bassins,
- Les nombreuses pollutions : urbaines, accidentelles, résidus lessivés, effluents industriels, effluents agricoles, effluents d’élevage, qui peuvent entraîner une pollution bactériologique de l’eau jusqu’aux nappes phréatiques.
L’Association « La Goutte d’Ô » se mobilise, et propose des voies alternatives pour préserver les écosystèmes aquatiques :
- S’inscrire dans la cohérence des actions des institutions internationales pour la protection de la Biodiversité (Conférence des Nations Unies pour l’Environnement 1972, Sommet de Rio 1992, Sommet du Millénaire 2000, Conférence2012 de Rio+20),
- S’engager pour la Convention sur la Diversité Biologique et son Plan stratégique,
- Développer des projets et actions, adossés aux 20 Objectifs d’Aichi pour la Biodiversité,
- Accompagner les principes d’utilisation rationnelle des Zones Humides, tels que définis dans la Convention de RAMSAR,
- Appuyer, conforter et relayer le rôle et les activités de la Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Éco-systémiques (IPBES),
- Favoriser la dépollution et le traitement des eaux usées,
- Restaurer ou maintenir les connexions des cours d’eau et leur espace de liberté,
- Accompagner, rejoindre, intervenir, auprès des organismes publics, privés, associatifs en charge de la gestion, de la promotion, de la sensibilisation et de la sauvegarde de ces écosystèmes,
- Conforter, faire connaître et appliquer la gestion territoriale des éco-systèmes aquatiques en adéquation avec les bassins hydrographiques, y compris au niveau des interfaces de transition eau douce / eau salée,
- Au sein du Réseau « ALZYMA » démultiplier à l’échelle internationale le partage des démarches de co-développement territorial et les pistes de progrès progressivement obtenues.
À l’heure actuelle, l’Association « La Goutte d’Ô » s’est impliquée dans différents projets tel que : La lagune Merja Zerga, Alzyma et Sport Nature et Biodiversité.