You are currently viewing Quel bénéfice peut tirer la Tunisie du nouvel agenda pour la Méditerranée, annoncé par l’Union européenne

Quel bénéfice peut tirer la Tunisie du nouvel agenda pour la Méditerranée, annoncé par l’Union européenne

Vingt-cinq ans après la Déclaration de Barcelone, marquant l’engagement de l’Europe dans une politique de voisinage et de partenariat avec les pays riverains de la méditerranée, l’Union européenne revoit sa copie et propose un nouvel agenda. Présenté comme « ambitieux et novateur », ce plan qui intervient dix ans après l’amorce d’une transition démocratique comme en Tunisie, entend s’inscrire dans une perspective de relance post-Covid-19. Un nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI) de l’UE,

bénéficierait de jusqu’à 7 milliards d’euros pour la période 2021-2027 alloués à sa mise en œuvre. « Cette enveloppe pourrait mobiliser jusqu’à 30 milliards d’euros en investissement privé et public dans la région au cours de la prochaine décennie », estime l’UE.

Le plan « s’appuie pour la première fois sur l’ensemble des instruments de l’UE et sur les possibilités inédites qu’offre la double transition verte et numérique, afin de relancer notre coopération et de réaliser le potentiel inexploité de notre région commune, mentionne la déclaration publiée par Bruxelles. La perspective de la reprise post-COVID-19 offre une rare occasion pour l’Europe et la région méditerranéenne de s’engager dans un programme commun et centré sur les personnes et les actions nécessaires à sa mise en œuvre.»

Il met l’accent sur cinq domaines d’action :

  1. Développement humain, bonne gouvernance et État de droit : renouveler l’engagement commun en faveur de la démocratie, de l’État de droit, des droits humains et de la gouvernance responsable;
  2. Résilience, prospérité et transition numérique : soutenir des économies résilientes, inclusives, durables et connectées qui créent des possibilités pour tous, notamment pour les femmes et les jeunes ;
  3. Paix et sécurité : apporter un soutien aux pays pour relever les défis en matière de sécurité et trouver des solutions aux conflits en cours ;
  4. Migration et mobilité : faire face ensemble aux défis que sont les déplacements forcés et la migration irrégulière et favoriser des voies d’entrée légales et sûres pour la migration et la mobilité ;
  5. Transition écologique : résilience climatique, énergie et environnement : tirer parti du potentiel d’un avenir à faible intensité de carbone, protéger les ressources naturelles de la région et générer une croissance verte.

A la Tunisie de développer sa nouvelle vision

Soumis aux autorités des pays partenaires de l’Europe, ce document à lire attentivement mérite débat, en Tunisie. Le commissaire au voisinage et à l’élargissement, Olivér Várhelyi entamera, apprend Leaders de bonne source à Bruxelles, un road-show de présentation et d’entretiens de haut niveau dans les capitales concernées. A Tunis, il souhaitera sans doute obtenir des réponses claires sur des questions cruciales. Quelle vision nouvelle développe la Tunisie pour sa relation avec l’Europe? L’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) étant caduque, quelles sont les fondamentaux et d’un nouveau contrat de partenariat? Aussi et au-delà du simple principe de la libre circulation des biens et des personnes, comment organiser et fluidifier la gestion de la mobilité circulaire et de la migration…

L’Europe affronte aujourd’hui, encore plus par les victimes du Covid-19, un déficit démographie accru. Les ressources humaines tunisiennes, notamment parmi les qualifications professionnelles dans de nombreux métiers, sans parler des blouses blanches, sont prisées pour contribuer à combler les besoins et à venir.

La relocalisation en Europe d’entreprises basées en Asie, notamment en Chine, ne sera guère facile. Nombre de ces entreprises comptent dans leur capital des associés asiatiques, utilisent des technologies et des matières premières asiatiques et reposent sur des ressources humaines asiatiques. L’Europe est-elle en mesure, sur des plans stratégique et opérationnels à tout accueillir sur son territoire? Des capitaux massifs et des travailleurs chinois en grands nombre seront-ils accueillis les bras ouverts? Plus encore, les coûts de production permettront-ils de maintenir la compétitivité de ces entreprises? Et quel en serait le surcoût pour le consommateur européen?
Une stratégie de co-localisation en Tunisie permettra d’offrir des solutions triangulaires mutuellement utiles.

Source : Leaders.com.tn – IME

Pour lire la suite